Vous avez un projet d’acquisition immobilière ? Les difficultés à boucler votre projet de financement ne vous ont sans doute pas échappé. En raison du contexte international actuel et de la forte inflation, les chances de pouvoir emprunter se réduisent pour bon nombre de candidats acquéreurs.
Selon la FNAIM, les courtiers constatent une hausse des refus de prêts causée par le taux d’usure qui peine à suivre la rapide augmentation du taux des crédits.
Pour faire face au ralentissement du marché, certains députés œuvrent pour des mesures d’assouplissement des conditions d’accès au crédit immobilier.
Il proposent de permettre la déduction des intérêts d’emprunt immobilier sur les impôts des acquéreurs.
Zoom sur cette proposition, à qui elle s’adresse et à quelle déduction pourriez-vous prétendre sur vos impôts ? Décryptage.
Pourquoi la déduction des intérêts d’emprunt sur vos impôts refait surface ?
Instaurée par Nicolas Sarkozy en 2007, la déduction sur les impôts des intérêts du crédit immobilier est restée effective jusqu’en 2010. Mesure phare du “paquet fiscal”, elle visait à inciter les Français à devenir propriétaires de leur résidence principale.
Cette mesure n’avait pas eu le résultat escompté car :
- elle a principalement bénéficié aux personnes aisées et non aux ménages modestes
- elle a coûté entre 1 et 3 milliards d’euros par an au contribuable
Aujourd’hui, deux députés de la majorité ont présenté un amendement pour remettre cette mesure au goût du jour.
A qui s’adresse cette mesure de réduction fiscale ?
Les députés Renaissance Mathieu Lefèvre et Aurore Bergé sont à l’initiative de cet amendement. Leur objectif est double :
- Alléger l’impact financier de l’acquisition d’un bien
- Inciter à la transition écologique
La déduction fiscale des intérêts d’emprunt serait en effet réservée aux primo-accédants, sous réserve de la performance énergétique du logement concerné.
Le bien devra présenter une étiquette A au diagnostic de performance énergétique (DPE) soit au moment de l’acquisition soit après réalisation des travaux de rénovation ou construction.
A quelle déduction pourriez-vous prétendre sur vos impôts ?
La déduction des intérêts d’emprunt sur vos impôts serait plafonnée à hauteur de 30 % selon l’amendement déposé.
Cela concernerait les crédits immobiliers contractés avant le 1er janvier 2026 dans la limite :
- de 3 750 € par an pour une personne seule
- de 7 500 € par an pour un couple marié ou pacsé soumis à déclaration commune
- des 7 première années du crédit immobilier
Actuellement, le taux d’un crédit immobilier sur 25 ans atteint 1,69 %. Pour un emprunt de 250 000 €, le coût total du crédit s’élève à 56 693 € (hors coût de l’assurance).
Présentée le 14 octobre dernier, cette proposition d’amendement n’a finalement pas été retenue par l’Assemblée Nationale. Le coût estimé à 2 milliard d’euros et le doute sur l’efficacité de la mesure a eu raison de ce projet de réduction fiscale.
A défaut, le principal levier pour optimiser votre dossier de financement demeure la négociation du coût de l’assurance emprunteur. Il représente entre 30 et 40 % du coût total du crédit, faites jouer la concurrence !
Alexandre Lamarche – Groupe Serenity