Défis de l’immobilier durable et enjeux environnementaux

Construire tout en répondant aux enjeux climatiques, créer des logements et des bâtiments durables, plus respectueux de l’environnement, sont autant de défis auxquels devra répondre l’immobilier durable de demain. Pour ce faire, les professionnels du secteur disposent déjà de nombreux outils destinés à repenser leurs pratiques parmi lesquels : la rénovation de l’existant, la nouvelle réglementation RE 2020 et l’utilisation de matériaux plus durables.

Rénover et réhabiliter : l’immobilier à l’heure du « zéro artificialisation nette »

Rénover les bâtiments anciens et réhabiliter les friches industrielles et autres sites abandonnés plutôt que construire sur des terrains agricoles ou vierges. Tel est l’un des objectifs majeurs portés par la Convention citoyenne sur l’environnement.

Entre 2010 et 2020, on estime à près de 230 000 hectares la surface agricole utile totale (SAU) perdue au profit d’opérations diverses de bétonisation : parkings, zones commerciales, zones artisanales, bureaux ou logements. Dans ce contexte, les députés ont récemment terminé l’examen du volet « se loger » du projet de loi Climat & Résilience. Une loi qui ambitionne notamment de diviser par deux le rythme d’artificialisation des sols d’ici à 2030 pour atteindre le « zéro artificialisation nette » en 2050. « L’interdiction de construction de nouveaux centres-commerciaux, qui artificialiseraient des terres sans démontrer leur nécessité selon une série de critères précis et contraignants, sera la norme », précise également le Ministère de la transition écologique. Enfin, les nouveaux entrepôts de type plateformes logistiques, devront faire l’objet d’une planification préalable en accord avec les préfets.

Du côté des logements et bâtiments anciens, le ministère de l’Écologie rappelle son objectif « d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 tout en poursuivant un objectif social de lutte contre la précarité énergétique ». Une lutte qui s’articule autour de la rénovation des passoires thermiques. Voir l’article : Neutralité carbone, rénovation des bâtiments : l’Etat exemplaire ? 

Ce que la nouvelle réglementation RE 2020 va changer à l’immobilier neuf

À compter du 1er janvier 2022, les bâtiments neufs seront soumis aux règles imposées par la nouvelle réglementation thermique dite RT 2020, également qualifiée de réglementation environnementale (RE 2020). Les maisons individuelles neuves devront respecter le nouveau plafond d’émissions de gaz à effet de serre, soit 4 kgCO2eq/m²/an. Pour les logements collectifs, majoritairement chauffés au gaz, le plafond est fixé à 14 kgCO2eq/m²/an jusqu’en 2024 date à partir de laquelle il conviendra de respecter la consommation fixée à 6 kgCO2eq/m²/an.

Pour répondre à cet objectif, le gaz sera plus généralement banni progressivement des nouvelles constructions d’ici à 2024. L’exécutif souhaite ainsi inciter les constructeurs à privilégier le chauffage à granulés de bois et les équipements solaires.

L’immobilier durable commence par des matériaux durables

Comme le rappelle le quotidien Les Echos, « en 2014, les entreprises du BTP ont (…) produit 227,5 millions de tonnes de gravats. Mais seuls 61 % des déchets inertes ont été réutilisés ou valorisés dès leur sortie de chantier ». La durabilité des bâtiments doit donc débuter dès la phase de construction, grâce à l’emploi de ressources durables, voire recyclées. C’est ce qu’on appelle le réemploi.

Un matériau durable doit laisser une empreinte environnementale faible, il doit favoriser le développement local, préserver la santé des habitants, ne pas produire ou rejeter de produit toxique et doit évidemment pouvoir être recyclé à la fin de sa vie. C’est ce qui permet de réaliser des bâtiments écologiques.

En attendant le développement d’une véritable filière du recyclage des matériaux de construction, certaines initiatives servent déjà d’exemple, notamment en région parisienne. Citons par exemple le « pacte bois biosourcés » signé fin 2020 par une trentaine de professionnels franciliens du BTP. Tous se sont engagés à réaliser « 40 % de leur production en bois et en biosourcés » résume les Echos. 

Alexandre LAMARCHE – Groupe Serenity

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